Nouveau job: web-pharmacien

Publié le par Guild

Des médicaments vendus en pharmacie?Le journal Les Echos fait part d'une consultation qui s'est tenue Mercredi dernier et réunissant, au Ministère de la Santé, Roselyne Bachelot, des représentants de l'Ordre des pharmaciens, des syndicats d'officine et des syndicats des laboratoires pharmaceutiques (Leem) ainsi que la Direction générale de la concurrence (DGCCRF) et l'Agence des produits de santé (Afssaps). Le sujet abordé était la possibilité d'acheter par Internet les médicaments disponibles sans ordonnance et non remboursés.

Si une réforme devait voir le jour, la France rejoindrait la Belgique, l'Allemagne, les Pays Bas, le Royaume Uni, la Suisse et surtout les Etats Unis au rang des pays autorisant la vente de médicaments sur le net. Elle appliquerait par la même occasion la jurisprudence émise par la Cour de justice des communautés européennes autorisant depuis le 11 décembre 2003 et l'arrêt Doc Morris cette forme de diffusion des médicaments non soumis à prescription médicale et autorisé sur le territoire européen. Aujourd'hui mise à mal par des sites marchands hébergés à l'étranger proposant des produits amincissant, du Viagra ou son homologue le Cialis voire des produits anabolisants en toute impunité, l'interdiction de vente de médicaments sur le web vit-elle ses derniers jours en France?

Selon toujours Les Echos, nous assistons là à une phase embryonnaire de la réflexion étant donné qu'il semblerait que ni le Président de la République, ni le Premier Ministre n'aient été consultés sur une quelconque proposition. Cependant, cette première table ronde se heurte à de nombreuses réserves émanant des syndicats de Pharmaciens. "La vente sur Internet est incompatible avec la politique de santé publique de proximité, qui prévoit par exemple l'inscription des médicaments dans le dossier pharmaceutique des patients." déclarait Jean Pierre Lamothe vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, dans des propos rapportés sur le site rue89 remet en cause l'argument de la lutte contre la contrefaçon des produits soulignant que l'autorisation ne touche que les médicaments qui ne sont pas soumis à prescription médicale écartant de fait le fameux Viagra par exemple : "Pour les produits sans prescription obligatoire, pour lesquels il y a le plus de contrefaçon comme le Viagra, cela ne changera rien.". Pour Jean Pierre Lamothe ce projet soulève également une question d'ordre technique: "la vente par correspondance comporte un droit de rétractation: que faire d'un médicament qui serait renvoyé par le patient, alors que la sécurisation de la chaîne de dispensation doit être absolue?"

Cette réunion est pour l'instant la première étape d'une consultation qui doit se prolonger en Juin prochain. Cependant, il est important de noter que cette rencontre s'est déroulée avec en toile de fond le succès, le 30 mars dernier, des magasins Leclerc dans un procès les opposant, devant le tribunal de Colmar, à Udgpo, Univers Pharmacie et Directlabo concernant la publicité sur son site "Se soigner moins cher".

Alors qu'un rapport pointe du doigt les dérives de l'automédication en France et que l'article 38 de la réforme de la loi "Hôpital, patients, santé et territoire" met en avant le rôle du pharmacien dans la prise en charge du patient, cette discussion apparaît comme un cheveu sur la soupe de la santé en France.

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