Ipad, le minitel 2.0!

Publié le par Guild

 

Ipad ou Minitel 2.0Ce dimanche, nous allons dans la bonne humeur et la bonhommie rapporter les paroles de Marin Dacos, chercheur au CNRS et directeur du Centre pour l'édition électronique ouverte (Cléo).

Interrogé par Libération.fr, il aborde dans un premier temps la "frénésie" autour de la tablette. "Elle a un côté idolâtre et consumériste". Selon le chercheur, notre société moderne est à la recherche "d'un objet définitif et sauveur qui résoudra tous les problèmes" alors que l'industrie est actuellement incapable de concevoir un objet qui peut TOUT faire. Les concepteurs se rassurent en mettant au point des "objets dédiés" qui reproduisent un modèle connu. Il prend les liseuses comme le Kindle comme exemple "qui mime le livre lui-même." Par contre, "l'édition électronique" a besoin de représentation, on doit "savoir ou on doit ranger le contenu" et l'Ipad fait office de piste. Cette vision peut rappeler les propos de Kojima Hideo sur l'avenir du jeu vidéo.

"L'Ipad est un peu le minitel 2.0" C'est à travers cette phrase choc que Marin Dacos résume la stratégie d'Apple autour de l'Ipad. La liberté de circulation de l'information qu'a apporté Internet a par la même occasion fait disparaître le contrôle que pouvaient avoir les acteurs du marché sur leurs produits. Avec l'Ipad, et le système de micropaiement lié au store, Apple a "induit une verticalité, un contrôle" dans un web horizontal et sans centre. Comme son ancêtre, le minitel, "payant à chaque consultation", l'Ipad avec l'Apple store sont en passe de mettre en place un meilleur contrôle des revenus. Le pseudo abonnement lié aux programmes et contenus micropayés permet de "fermer sur le contenu" et "garder le lecteur chez soi".

Pour finir, le chercheur évoque le livre numérique. Au sein du trio de l'édition en ligne, Apple, Amazon et Google, la firme de Cupertino a déjà mis en place un contrôle moral des contenus dans ses application. En sera-t-il de même dans l'édition? Marin Dacos s'interroge également sur le nombre d'acteurs, "Faut-il laisser la distribution de la culture à une poignée d'acteurs ou à un nombre infini?". Entre les projets à grand échelle permettant la distribution de tout le contenu possible comme BookServer, ou un univers limité comme pourrait se diriger Apple le choix reste entre les mains des éditeurs classiques et de la vision qu'ils ont du marché.

 

 

Publié dans Sciences-Technologies

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